Comme je vous l'ai sans doute dit, mon pauvre père avait ,dans le village des Mayons , blotti au creux du massif des Maures ( on l'appelle justement la violette des Maures), un grand ami , rencontré au service militaire.
C'était Marie Louis Meille, grand gaillard qui toisait à 1.90m, et qui exercait la profession de leveur de rusque (écorce des chênes lièges, qui sert à la fabrication des bouchons)...
Métier difficile et très physique, qui nécessitait une bonne alimentation "vitaminée"!
L'épouse de Marie Louis, Marcelle, aussi pichounette que ce qu'il était grand, était une cuisinière hors pair...
Quand nous allions les voir, pendant la saison hivernale, avec mes parents, elle nous confectionnait un sublime gâteau de châtaignes qu'elle nommait:
Le gâteau...à peu près!
Parce qu'elle ne savait jamais les proportions exactes.
J'essaie toujours de le refaire, quand les châtaignes tombent.
Mais ce n'est pas ça! Il est bon, mais le tour de main de Marcelle manque pour donner cette touche de "saveur d'enfance".
Alors pendant que j'étais isolée dans ma cambrouse , dans la tempête, pour m'occuper, j'en ai confectionné un, que j'ai mangé...à votre santé!
Châtaignes cuites au feu de bois, passées au presse purée après avoir été épluchées.
Bien mélangées avec un petit pain de beurre fondu, un bâton de vanille coupé par le milieu, un peu de sucre, et deux tasses de café très fort.
On fait un caramel au fond d'un plat, on verse le mélange par dessus on met au réfrigérateur et l'on mange deux jours après. (je sais, c'est dur d'attendre) Et voilà.
Chaque fois que je le fais, j'ai Marcelle et Marie Louis devant moi....Je me revois, toute petite, aux
Mayons...
Et c'est une chose très importante.Ils ne sont pas "partis" en plein, tant que je me souviens d'eux....
Bises au ciel mes amis des Mayons, braves parmi les braves.
Gros bisous à tout le monde!
mémé